petit florilège d'été 2025


un homme avec des squelettes

Petit florilège des préoccupations des salariés Orange Innovation en ce début d’été 2025

Comptes-rendus des Commissions Santé, Sécurité et Conditions de Travail ; bilans désastreux des derniers Comités Sociaux Économiques d’Établissement ; Alertes du fait des atteintes aux droits des personnes, à leur santé physique ou mentale ; déclenchements de Dangers Graves et Imminents ; tous ces faits accumulés ces derniers mois révèlent les fortes tensions persistantes au sein d’Orange Innovation.

Les événements récents dans leur ensemble mettent en lumière une gestion perçue comme court-termiste, une dégradation des conditions de travail, et une stratégie d’innovation inexistante.

Quelques points saillants

Politique sociale et gestion des effectifs

La saignée des effectifs est une préoccupation majeure. La baisse alarmante des emplois sans objectifs stratégiques clairs opposables s’est poursuivi en 2024 avec une diminution de 5,4 % sur l’année (-181 ETP) sans contreparties : 21 recrutements externes seulement…

Les mises à mort budgétaires « ScaleUp » et « Efficiency » ont imposé des coupes de 5 % par an en 2024 et 2025, accentuant les inquiétudes sur la pérennité des petits sites (< 200 salariés) menacés de fermeture sans garanties explicites. Encore une fois la délégation SUD Demande à l’entreprise de formaliser ses objectifs de réduction d’ETP, de clarifier sa stratégie d’emploi à long terme, et d’augmenter les recrutements pour compenser les départs.

Conditions de travail

Les projets immobiliers et le télétravail généralisé ont fortement dégradés les conditions de travail. Des projets immobiliers avec pour seule vision le prisme économique à très court terme sans aucune considération pour le bien être des salariés. Densification, voire compression des espaces pour compresser les coûts (Taux de partage de 0,65 à Meylan) et généralisation des Open-Spaces augmentent les risques psychosociaux (RPS), stress, fatigue mentale, et physiques (troubles musculosquelettiques, nuisances sonores). Encore une fois, la délégation SUD tire la sonnette d’alarme sur les risques, notamment sur Orange Gardens (chutes, stress, baisse de productivité). Ces transformations, souvent mal accompagnées, suscitent frustration et turnover. Là aussi, la délégation SUD demande la mise en place des mesures de prévention légales (ex. Norme NFS31-199 pour l’acoustique), l’allocation d’un budget dédié, et la construction d’un dialogue social.

Stratégie d’innovation

Orange Innovation est perçue comme un « centre de coût », nous ne faisons que subir des baisses budgétaires (-6,4 % en 2024, -6,9 % en 2025).

En 2021, le manque de vision stratégique était déjà dénoncé, tandis qu’en 2025, la gouvernance des «Value-Streams» (ex. Telco as a Platform) est jugée inefficace, avec un bilan 2024 mitigé et une réorganisation imminente critiquée comme centralisée et brutale. Des projets comme « FExit » illustrent les difficultés budgétaires et organisationnelles infligées aux équipes.

Dans le même temps les transferts d’activités incessants vers la Roumanie, la Tunisie et autres, continuent sans aucune considération sur l’impact et les risques pour les salariés concernés en France.

Là encore la délégation SUD demande à la direction de clarifier sa « stratégie », de fournir des indicateurs factuels de l’efficacité de sa politique, des économies concrètement réalisées et l’accompagnement les salariés emportées par ces violences.

Formation et compétences

L’absence de projection sur les compétences stratégiques (ex. RSE, éthique des données) est un également un point noir récurrent. En 2021, le CSEE déplorait déjà un pilotage basé sur des algorithmes sans anticipation, et en 2024, les heures de formation ont chuté à 26,8 h par salarié (contre 32,6 h en 2023). La délégation SUD demande au CODIR l’établissement d’une liste précise des compétences nécessaires et de renforcer le plan de formation.

Égalité et inclusion

Toujours un taux de féminisation stagnant à 27,6 % en 2024. L’inclusion des personnes en situation de handicap reste toujours et encore insuffisante. La délégation SUD exige la fourniture des tableaux comparatifs, hommes/femmes et la simplification de l’accès au Fond d’Insertion Handicap (FIH).


Pour conclure, la trajectoire suicidaire du train fou est maintenue avec une gestion focalisée sur des contraintes budgétaires à court terme fragilisant les effectifs, les conditions de travail, et… l’innovation. La délégation SUD exige la démonstration une vision stratégique à long terme, de moyens accrus pour la santé, la formation et la RSE, la pérennité des sites, ainsi qu’un dialogue social réel et transparent :

  • Stratégie claire : Définir une politique d’emploi et d’innovation à long terme, avec des objectifs mesurables.
  • Santé et formation : Renforcer les budgets pour la prévention des risques et le développement des compétences.
  • Co-construction : Impliquer réellement les représentants du personnel dans les décisions structurantes.