15 années de luttes,
15 années d’âpres batailles juridiques,
15 années après la plainte déposée au pénal par le Syndicat SUD en 2009 contre France Télécom devenue Orange depuis,
Après 15 ans d’appels en recours pour échapper à leurs responsabilités, la décision de la Cour de cassation confirme que les repris de justice Didier Lombard et son ancien numéro 2 Louis-Pierre Wenès, à la tête de France Télécom au milieu des années 2000, s’étaient rendu coupables de harcèlement moral institutionnel.
Conséquences de la mise en place de la politique de réduction des effectifs « jusqu’au-boutiste » des condamnés sur la période 2007-2008 :
- 22 000 départs
- 10 000 mobilités
- l’instruction a reconnu 39 victimes de faits de harcèlement, dont 19 se sont suicidées
Orange est devenu le symbole de la souffrance au travail. L’entreprise a été sanctionnée de l’amende maximum de 75 000 euros dans un jugement historique, devenant la première société du CAC 40 condamnée pour un harcèlement moral institutionnel.
A cette époque la novlangue ou le néoparler, la langue officielle d’Océania et d’Orange, inventée par George Orwell, n’était pas encore aussi bien rodée qu’aujourd’hui.
Les armes outils de « media training » et de « communication » n’étaient pas aussi aboutis qu’aujourd’hui.
On ne maquillait pas une réduction massive d’effectifs derrière « 3 valeurs, Attentionné, Responsable et Audacieux » retenues dans le cadre d’un « projet Culture » sensé « guider nos actions, attitudes et comportements et permettre ainsi d’accompagner l’évolution de notre Groupe ».
Non, au milieu des années 2000, la parole était moins sournoise et bien plus directe, les slogans de l’époque étaient :
« Il faut sortir de sa zone de confort. » ou « Je ferai les départs par la fenêtre ou par la porte. »
Les mots et les visages ont changé, les intentions et les conséquences elles, restent identiques.
Pour terminer ce chapitre dans cette guerre déclarée par des actionnaires toujours plus cupides, le syndicat SUD regrette que l’État actionnaire ait été non seulement absent auprès des salariés du groupe, mais aussi et surtout, le grand absent du banc des accusés…