Analyse (provisoire) de l'accord GEPP en cours de négociation


L’accord GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels en entreprise), négocié par Orange France avec les trois organisations syndicales représentatives du moment (CFDT, CFE-CGC et CGT) depuis l’automne, semble arrivé à sa phase conclusive.

Il est en effet soumis à signature cette semaine. Par ailleurs, la hiérarchie commence à recevoir des kits de communication et à participer à des réunions de préparation. Mais rien ne dit que ce sera le dispositif mis en place finalement.

Si un syndicat signe, on risque de se retrouver avec un référendum et une guerre intersyndicale pour rien. Si aucun ne signe, il y a fort à parier que la boîte se vengera en réduisant les parties de l’accord les plus favorables aux salariés dans une décision unilatérale.

Concrètement, il y a quoi dans ce projet d’accord ?

Embauches et alternance : une illusion de renouveau

  • 5000 embauches en 3 ans : Un chiffre loin de compenser la saignée actuelle et à venir. L’objectif ? Atteindre les 30 000 salariés, voire moins, pour satisfaire les actionnaires et les bénéficiaires du LTIP.
  • Alternance sans avenir : Des milliers de jeunes formé.e.s, mais sans promesse de CDI, prié.es de rejoindre les concurrents ou les fournisseurs.

Dispositifs de départ : le retour des vieilles recettes

  • Temps de respiration, TPS, PPA, essaimage, cap carrière : Rien de neuf. Seule variante, une potentielle aide financière légèrement augmentée pour l’essaimage.
  • Parcours externes : Un PDV déguisé, élargi à tout Orange France, avec suppression des postes dans les métiers en décroissance.

Tutorat et primes : l’inégalité en guise de récompense

  • Prime réservée aux non-cadres : est-il nécessaire de diviser encore le personnel en fonction des classifications ?

TPS et rachat de trimestres : un raz-de-marée annoncé

  • Rachat de trimestres : Un dispositif très généreux mais inégalitaire, conçu pour inciter les départs massifs.
  • Cumul retraite progressive + TPS : Une pratique scandaleuse enfin supprimée (puisqu’elle pèse sur les contribuables).
  • L’incitation au départ comme unique échappatoire face au flesk desk et à un avenir sans sens.

Orange Perspectives : une lueur dans l’obscurité ?

  • Un accompagnement solide pour la reconversion interne (formation, primes), mais sans transparence sur le nombre de bénéficiaires, ni sur les véritables impacts à long terme.
  • Il manque également un engagement sérieux pour les personnes sans pré-requis à des formations, ainsi qu’une mise en visibilité des femmes (taux de 28% à Orange Innovation).