des nouvelles du projet immobilier de Lannion


plan de Lannion

des nouvelles de Lannion

Après une première tentative en 2012 et plusieurs avatars (Ster, Ster 2, Lannion 2023), voici donc « New Lannion » ! Gageons que ce nouveau nommage en anglais (comme il se doit !) sera enfin le bon. À l’étude depuis plus d’un an, suite à la sélection d’un promoteur (sur 18 candidatures), il a enfin été (très partiellement) dévoilé aux élus du CSEE d’Innovation il y a plus de 2 semaines.

Vous n’en avez pas encore entendu parler ? Normal, la censure de la direction immobilière du Groupe et des relations sociales d’Innovation a jeté une chape de plomb qui non seulement frustre les futurs occupants et amène certains à se poser des questions, mais aussi met l’équipe projet en souffrance en l’obligeant à ne rien partager de ses résultats, au nom d’une prétendue « ingénierie sociale » qui interdirait à parler aux salariés sous peine d’entrave aux droits du CSEE. A d’autres !

on en parle ou pas ?

La direction ne veut rien dire ? Qu’à cela ne tienne, on va le faire à sa place !

Tout d’abord, nous vous partageons la présentation faite aux élus du CSEE. Elle n’a rien de secret, aucune raison de ne pas la rendre accessible à toutes et à tous. Voir notre autre billet sur le sujet.

Ensuite, les syndicats ont décidé de vous donner la parole.

Ce sera le cas mardi prochain, 19 novembre 2024, de 13 à 14 h. A noter dans vos agendas.

enfin !

Le comité d’investissement Groupe (CIG) a donné son accord cet été pour le projet sur la base d’éléments macroscopiques, essentiellement financiers.

Cet accord est conditionné à l’application des règles de construction et d’aménagement dictées par la direction immobilière d’Orange (DIG), notamment l’application de flex desk, avec un taux de partage proche de 0,6 poste de travail par salarié.

Plusieurs versions antérieures de projet immobilier ont déjà atteint ce stade dans le passé pour Lannion. Gageons que cette fois-ci la direction financière d’Orange ne changera pas d’avis après coup…

Nous allons bénéficier enfin d’un bâtiment neuf sur le site en 2027, avec une application des normes environnementales récentes. On va pouvoir enfin quitter nos vieillottes passoires thermiques actuelles et leurs couloirs vides 3 jours sur 5. Le tout pour un loyer total globalement inchangé (Orange ne sera plus locataire de LTC). Après 12 ans en location, Orange pourra même lever une option pour acheter ce bâtiment à l’euro symbolique.

mais à quel prix ?

80 % des choix des projets immobiliers d’Orange découlent de décisions au niveau Groupe. La conduite locale de projet porte essentiellement sur des aménagements visant à améliorer les conditions de travail, dans un cadre très contraint.

Le nouveau bâtiment, de taille modeste, sera positionné sur l’emplacement actuel du parking du LB, et sera raccordé à un bâtiment LA réaménagé (plus la cantine qui est conservée).

Orange Business restera (dans un premier temps) dans ses locaux actuels et on conserve Pégase. Les règles d’occupation du nouveau bâtiment, notamment le taux de partage des postes de travail, s’y appliqueront.

En revanche, tout le reste du site sera vendu au promoteur (LB, LD, amphi, chambre sourde) ou est déjà propriété de LTC.

Comme Lannion est un site qui comprend de nombreux locaux techniques (laboratoires, plates-formes), 30 % du nouveau bâtiment y sera logiquement consacré. Combiné à l’abandon du LB, pourtant adapté aux nouveaux espaces de travail, au rapatriement à terme d’OB, ainsi qu’au taux de télétravail plus faible qu’ailleurs, cela va conduire à des espaces tertiaires très resserrés.

La perspective d’un futur TPS sans embauche, sur un site avec une moyenne d’âge de plus de 52 ans, est-elle la seule chance pour ceux qui vont rester d’avoir un peu d’espace pour travailler ?

Restriction drastique de l’espace disponible et disparition programmée d’équipements emblématiques ne sont pas les seuls motifs d’inquiétude qu’on peut mentionner. Citons aussi :

  • L’accès unique sur le site par le rond-point du Leclerc, avec des conséquences en matière de sécurité pour tous les types de véhicule.
  • Un nombre de places de stationnement limité à 400, potentiellement insuffisant certains jours.

auto-censure ou chantage ?

Le CSEE Innovation a désigné des représentants (dont un adhérent de Sud) au sein d’une commission chargée de conduire une expertise sur cette première phase du projet, intitulée « prise à bail », et ses conséquences sur les conditions de travail. Pour cela, il va aussi s’appuyer sur un cabinet d’experts, qui va mener des entretiens avec des salariés du site et administrer un questionnaire, auquel nous attendons que vous répondiez en masse.

Ce travail a commencé à déboucher sur des questions et des préconisations, qui seront mises en avant lors de la consultation formelle du CSEE en décembre.

Les premiers échanges avec les équipes en charge du projet montrent que ces dernières n’osent plus vraiment questionner le moindre aspect du projet, de peur de le voir remis en cause définitivement. De fait, toute évolution consistante sous-entendrait sûrement un nouveau passage devant le CIG, au risque de voir ce dernier retirer son accord.

Même si ces inquiétudes sont légitimes, elles ne doivent pas conduire à s’asseoir sur toutes les critiques que les salariés et leurs représentants émettent. Et encore moins à faire reposer la responsabilité d’une possible remise en cause du projet sur ces derniers. A entendre certains, ce serait à prendre ou à laisser.

Nous continuons de croire que l’expertise et la consultation en cours sont des processus normaux dans la vie d’un projet et que ce qui en sortira doit être pris en compte pour le faire évoluer dans le bon sens. Par ailleurs, des retours d’expériences d’autres projets récents existent, il ne faut pas l’oublier.

et l’impact environnemental ?

Le chapitre environnemental du projet « New Lannion » semble particulièrement travaillé : bâtiment HQE, ombrières photovoltaïques, récupération d’eau de pluie, protections extérieures contre le soleil d’été, etc. C’est un plus notable par rapport aux projets précédents.

Cependant, la hâte à déposer le permis de construire du futur bâtiment avant fin 2024 cache un choix qui nous interpelle. En effet, au 1er janvier 2025, ce n’est plus la réglementation environnementale (RE) 2020 qui s’applique, mais la 2025, plus ambitieuse et plus coûteuse. Orange tranche donc en faveur de l’économie d’investissement au détriment de la durabilité du bâti.

De plus, la construction d’un nouveau bâtiment ne va pas forcément dans le bon sens d’un point de vue écologique. La rénovation des bâtiments LB et LD (plutôt qu’une possible destruction) pourrait être une solution, certes coûteuse, qui s’inscrirait dans une stratégie de zéro-artificialisation des sols (ZAN), en complément de la construction prévue. Nous avons l’impression que cette option n’a pas vraiment été considérée et demandons qu’elle soit étudiée sérieusement.

Venez nombreux et nombreuses à l’heure d’information intersyndicale de mardi prochain !